mercredi 18 juin 2014

"No scrubs"


https://www.youtube.com/watch?v=-rzPmH0cdDo

Le cœur qui braille au réveil. Les paupières aux cils encore emmêlés qui s'ouvrent difficilement. Les cheveux flamboyants dans le soleil du matin qui dégringolent en cascade sur les épaules nues. L'odeur de lilas et de draps tièdes, froissés. Le chant d'un oiseau devant la fenêtre.
Et le cœur qui hurle, qui s'égoutte, qui hulule férocement. L'absence, le manque, les paumes qui se tendent vers le vide et qui n'attrapent seulement le néant. Injustice. 
Je poignarde ces instants de plénitude où les rêves de la nuit passée, encore peuplés par le bleu de tes yeux, ont comblé ces trous dans mon ventre et ont apaisé le feu de ma gorge. Je les poignarde avec mes mots vains. 
Le matin. Où tout semble possible. Où ton odeur semble presque revenir jusqu'à ma carcasse blottie entre un mur et une couette épaisse. La tête qui émerge de sous l'oreiller et les grandes respirations - espoir. Le matin. Où un bras semble venir s'enrouler autour de mes épaules et où une main vient se poser dans mon dos. Éphémère. Je crois entendre un murmure - Je t'emmènerai à ton concert, moi - mais je deviens insensée. Je me retourne et tout s'est envolé avec un bruissement d'ailes à peine perceptible.

Le matin. La douceur d'une nuit passée à écouter une Soley bouleversante et envoûtante. A tirer des larmes amoureuses et des sourires tordus. Des battements de cœur écorchés mais terriblement vivants et fébriles.
Je vois ton visage et ton sourire croissant de Lune dans tous les matins, A. 







jeudi 12 juin 2014

A.


- Christian Bobin


Et ce petit soleil me manque.
Ses yeux bleus, levés vers la Lune naissante, qui irradiaient alors que la pénombre s'installait, me manquent.
Ces deux petits grains de beauté logés dans son cou me manquent.
Son sourire me manque.

"Depuis que tu es parti, j'ai un mal fou à respirer comme avant."


jeudi 5 juin 2014

échos emmêlés


méfie-toi, les chagrins savent nager


mes cernes m'ont volé mon espoir
le vent a emporté mes sanglots
la pluie a lavé mes plaies
et mes poumons t'ont ramené à moi.

tu m'as volé mes nuits
comme un traître fugace dans les marchés
tu m'as brisé mes cordes vocales
à force de t'avoir appelé
du bout des lèvres ou de tout mon cœur
de tout mon souffle
dans une nuit noire et brûlante
aux infinités soulagées
tu m'as volé mes nuits
et tu ne veux pas me les rendre.

j'ai beau courir après toi
te murmurer toute ma tendresse
te supplier les mains tendues
tu continues de fuir
comme un enfant pris en faute
tu passes comme un ouragan
et tu repars avec les courants d'air

je vais prendre ta douleur

et tes mots comme du baume sur ma lippe écorchée
à force d'avoir tenté de me blottir contre toi
en prononçant ton prénom
comme pour me soulager du vide qui résonne en moi
j'ai les carillons du néant qui tintent entre mes os
les entends-tu ?

oh comme tu me manques
mes mains me brûlent pour me rappeler l'absence des tiennes
mais je tremble de froid
je n'ai jamais été près de toi mais j'ai tout de même froid près des autres
je n'ai jamais entendu ta voix mais les bruits du monde me la racontent

oh comme je
oh comme tu
comme je t'aime comme tu me manques
chevaucheur des rêves ; tu te rappelles ?