samedi 24 mai 2014

Place de l'Etoile.



Et j’ai pleuré. 
Beaucoup. 
Beaucoup trop. 
Certaines fois, certaines larmes servent à amorcer toutes les autres. J’ai tout pleuré. Tout ce que je n’aimais pas chez moi, les bêtises inavouées que j’avais commises jusque-là et tout ce que j’avais perdu en cours de route depuis que j’étais en âge de comprendre que certaines choses se perdaient à jamais. 
J’ai pleuré de la place de l’Étoile à la place de Clichy. 
J’ai pleuré tout Paris. J’ai pleuré toute ma vie. 

- Anna Gavalda, La vie en mieux.

Si seulement. Me revêtir d'une robe à fleurs, partir dans un grand éclat de rire ou dans un excès de larmes mélancoliques, accrocher des rubans à mes poignets, redonner des couleurs à mes joues ternes. Pluie ou soleil, peu importe. Pont des Arts ou Quai des Orfèvres, aucune importance.
Mais apportez-le moi.
Apportez-moi son sourire, ses yeux dans lesquels se perd mon âme, ses mains et ses mots doux. Apportez-moi sa poésie, le réconfort qui se dégage tant de sa personne, la promesse d'une aube aux yeux éclairés, sans aucune trace de larmes trahissant le chagrin de la nuit dernière. Apportez-moi l'étreinte qui m'a fait hurler de douleur à 5h49, il y a quelques jours, alors que je me réveillais d'une nuit abominablement douce.

Apportez-le moi.
Ou j'étouffe.
peut-être que j'étouffe déjà.
bordel.








samedi 3 mai 2014

Théo. Thé-o. T'es haut.



Théo.
Pardon de vivre à ta place.
Pardon d'avoir remplacé ton existence.
Pardon d'être la vivante. Pardon que tu sois le disparu.
Pardon d'être celle à qui l'on souri, pardon que tu sois celui à qui l'on pense quelques fois, dans un accès de mélancolie pâteuse. Pardon que tu sois ignoré, oublié, relégué. Décédé.

Pardon. Pardon. Pardon.

vendredi 2 mai 2014

Welcome home.


« - Tu ressembles à une chenille dans ton duvet.
- Je vais me transformer en un beau papillon pendant la nuit, alors.
- Tu es déjà une très jolie chenille. 
»
 M. 

 Le soleil qui se couche et emporte la fatigue du voyage, les rires qui fusent et les voix qui s'usent à force d'avoir crié sa joie, les sourires qui illuminent la nuit, les regards en coin, l'attente, la montée dans le bateau, les pas hésitants sur le pont, les vagues qui se brisent contre la coque, les lumières, la ville qui s'éloigne, le sommeil agité et troublé par la houle, la pluie matinale, le petit-déjeuner au milieu de la mer, le nouveau, le sol anglais foulé de nos pieds terriblement français, les mains qui glissent pour accrocher un peu de beauté anglaise à nos doigts, les paroles échangées avec maladresse, les courses dans les rues, le théâtre, le silence respectueux, les applaudissements sincères, les personnalités qui s'affirment, les rires nerveux, les visites, l'art décalé, les bousculades, les caramels frappés, les rencontres, la provocation, les repas étranges, la gêne, Juliette à sa fenêtre et Roméo au centre de la place, les chants, la plume, la photo de groupe, le vol du faucon, les écoliers en uniforme, la relève de la garde, la foule souriante, le chocolat Wonka, la prison et son ambiance lugubre, les étreintes, les bras qui se frôlent, un parfum familier qui s'entête, les professeurs qui sourient, les têtes qui se tournent, les cabines téléphoniques, les bus rouges, le London Eye, la chute du lit, le départ, le bon courage pour ton livre, la dernière journée et son accent de mélancolie, l'homme en argent et au long nez, la première étreinte, le chapeau d'Amélie Nothomb, les colombes dans le ciel pluvieux, l'arrivée au port, la colère soudaine, les cavalcades dans les couloirs, les excuses, le vent sur le pont qui soulève nos cheveux, les bateaux que l'on croise, illuminés, la gentillesse, les vagues trop fortes qui font tanguer le bateau, la cocculine, les rires un peu trop bruyants, la roue dans le couloir, la musique trop forte, des avances ignorées, la chaleur désagréable, les lumières qui s'éteignent, les écouteurs reliant deux âmes insomniaques, les duvets froissés, ma tête sur son épaule, le sommeil qui arrive lentement, les paroles marmonnées au milieu de la nuit, l'arrivée, le mince on est déjà en France, les chants hurlés dans le car, la devinette, des regards persistants, la tête appuyée contre la fenêtre et puis...

Welcome home.

Ships are launching from my chest.



Merci pour ce voyage fabuleux. Merci de m'avoir fait exister, merci d'avoir comblé ce vide dans mon ventre, merci.